Le monument entra dans mon cabinet.
Les épaules voûtées, le regard vide et le pas appesanti. Je dis le monument, non pas par moquerie, mais pour bien faire comprendre à quel point l'homme était doté d'une corpulence hors du commun. Indubitablement obèse, il devait bien mesurer dans les deux mètres. Son visage bouffi et gras ressemblait davantage à un masque de guimauve prêt à tomber qu'à celui d'un jeune homme de vingt ans. Et pourtant, Luc Granveau, avait bien vingt ans. Depuis peu, à en croire la lettre que j'avais lue la veille. Il en paraissait le double.
Je l'observais du fond de mon fauteuil, sereinement :
- " Je vous en prie, Luc. Installez-vous, lui fis-je simplement en lui désignant un divan psychanalytique on ne peut plus traditionnel. "
Il s'exécuta avec une lassitude infinie, s'allongeant sans plus attendre sur le divan au cuir tanné par la misère humaine. Son impressionnante cage thoracique se soulevait bruyamment, comme si la traversée de la salle avait demandé à l'homme un effort surhumain.
Après quelques secondes de répit, je décidais d'entrer dans le vif du sujet. Il me fallait trouver une accroche adaptée, deux ou trois mots anodins susceptibles de nous porter au cœur du problème rapidement. Je l'observais attentivement, en quête d'indices :
- " Alors, Luc, fis-je avec connivence. Comment ça va ? "
Lui, fixant le plafond lambrissé de mon cabinet :
- " Tout ce que je vais vous dire ne sortira pas de ces murs, n'est-ce pas ? S'enquit le molosse d'une voix aussi fatiguée que grasse. "
- " Naturellement, Luc. Je suis tenu à la confidentialité, combien même m'avoueriez-vous un crime. "
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