Citations de Jean-Clément Martin (sethmessenger.fr - Quelques nouvelles courtes pour vous évader).

#38892
Ainsi, il n'est pas exagéré de dire que les événements qui se produisent en France entre 1789 et 1799 ont changé la face du monde. Si notre pays entame une " nouvelle vie" sur des bases inédites, le choc se répercute immédiatement dans toute l'Europe, modifie l'Amérique du Sud, puis, résonnant un siècle entier, inspire réformateurs et révolutionnaires, et sert de repère, voire de référence, au siècle suivant.

Jean-Clément Martin
(La France en Révolution, 1789-1799)

#38893
Décollation : Par privilège, les membres de la noblesse condamnés à mort avaient la tête tranchée, au lieu d'être pendus, comme les roturiers. De ce point de vue, la guillotine rétablit l'égalité.

Jean-Clément Martin
(La France en Révolution, 1789-1799)

#38894
La tyrannie et le fanatisme marchent toujours de concert ; ils travaillèrent d'intelligence à l'abrutissement de l'espèce humaine. La religion est une folie, maladie de l'esprit ou du coeur qu'il est important de détruire. Ingrand , le 09 décembre 1793

Jean-Clément Martin
(La France en Révolution, 1789-1799)

#38895
Dans une république naissante, quand la marche de la révolution force le législateur de mettre la terreur à l'ordre du jour, c'est pour venger la nation de ses ennemis : Et l'échafaud qui, naguère, était le partage du misérable et du faible, est enfin devenu ce qu'il devait être : le tombeau des traîtres, des intrigants, des ambitieux et des rois. Billaud Varenne, le 18 novembre 1793

Jean-Clément Martin
(La Terreur : Vérités et légendes)

#38896
La singularité de la Révolution tient à la contradiction flagrante entre la violence déployée et l'idéal révolutionnaire proclamé : Installer le bonheur sur la terre.

Jean-Clément Martin
(La Terreur : Vérités et légendes)

#38897
On avait fait de la Liberté révolutionnaire une déesse ; On fit de la guillotine une sainte. Dans les journaux patriotes, dans les brochures, à la tribune, aux jacobins, on ne l'appelait pas autrement que sainte Guillotine. Charles Nodier

Jean-Clément Martin
(La Terreur : Vérités et légendes)

#38898
Une interprétation aussi fausse que dangereuse, parce qu'elle nourrit la confusion des esprits, court à propos de l'expression "sang impur" dans la Marseillaise pour faire de ce sang impur celui des "révolutionnaires", du "peuple" sacrifié pour la bonne cause. Les textes de l'époque démentent catégoriquement cette vision sacrificielle et a-historique. Il faut assumer son passé et éviter de le déformer, pour empêcher des dérives dramatiques. Voici quelques citations tirées des Archives parlementaires, dont le site est consultable à cette adresse http://frda.stanford.edu/fr/ap . Diffusez largement et surtout refusez cette lecture qui court sur Internet. ("Qu'un sang impur abreuve nos sillons" à propos d'une mauvaise querelle, Médiapart, 10 janvier 2016)

Jean-Clément Martin
(Source inconnue)

#38903
La nuit du 4 Août, perçue depuis comme moment d'unité, aggrave en fait les rivalités et les frustrations

Jean-Clément Martin
(Contre-révolution, Révolution et nation en France, 1789-1799)

#38904
Alors que les rebelles de la Vendée et les fédéralistes de Lyon sont soumis à une répression de plus en plus violente, Robespierre manifeste sa désapprobation envers les hommes qui en sont responsables, Ronsin, Collot d'Herbois et Fouché à Lyon, Carrier à Nantes...

Jean-Clément Martin
(Robespierre : La fabrication d'un monstre)

#38905
L'Histoire que font les historiens est pour sa plus large part nourries des drames et des tragédies collectives et personnelles, transmuées par les souvenirs, les idéologies et les imaginations. L'écriture mêle le soucis de l'érudition sourcilleuse, critique envers les témoignages, attentive au contexte, au respect des souffrances, comme aux mystères des individus, tout en s'obligeant à s'intéresser aux déformations, voire aux fantaisies, qui sont nées, immanquablement, des pires épisodes connus par l’humanité. C'est cet éventail, élaboré essentiellement à partir de la période révolutionnaire, qui est l'objet de ce livre, reflétant une des démarches que j'ai suivie depuis des années.

Jean-Clément Martin
(La machine à fantasmes : Relire l'histoire de la Révolution française)

#38906
Dans l'historiographie cependant, les Girondins ne se sont jamais vraiment relevés de ce jugement, si bien que la mémoire nationale hésite toujours à les classer parmi les révolutionnaires, les désignant comme des "modérés" et des "décentralisateurs", ce que l'examen de leur politique volontariste et militaire dément totalement.

Jean-Clément Martin
(Dictionnaire de la Contre-Révolution)

#38907
La Montagne combat ainsi sur sa droite et sa gauche, identifiant sa lutte à la Révolution.

Jean-Clément Martin
(Violence et Révolution : Essai sur la naissance d'une mythe national)

#38908
La fête de la fédération, le 14 juillet 1790, rappellera, tout en voulant en masquer la violence de l'année précédente et l'ambiguïté subsistera ensuite sur la signification de la date. Lorsqu'en 1880, la Chambre des députés instituera la fête nationale, les deux journées (14 juillet 1789 et14 juillet 1790) sont, de fait, mêlées. La rupture de doit se conjuguer avec l'élan unitaire de 1790.

Jean-Clément Martin
(La Révolution française : Etapes, bilans et conséquences)

#38909
Après tout, les Thermidoriens, en inventant la Terreur dont Robespierre serait le seul responsable, ne se rendent pas "coupables" d'un mensonge unique en son genre. La falsification des nouvelles et la manipulation des opinions sont de tout temps. Faire de l'Histoire sert à l'établissement de la vérité, y compris et surtout en reconnaissant le rôle des imposteurs. Le vrai de l'Histoire passe ainsi par le faux propagé par les contemporains, volontairement le plus souvent.

Jean-Clément Martin
(La Terreur : Vérités et légendes)

#38910
Ce genre de "détail inutile", fiché comme une écharde dans la peau, nous rappelle qu'en France, jusqu'en 1884 au moins, les corps des suppliciés ont pu être utilisés comme matériau. Lorsque le 30 avril de cette année, Michel Campi est guillotiné à Paris, son cadavre est envoyé à la faculté de Médecine, après un détour par le cimetière d'Evry pour un simulacre d'inhumation.

Jean-Clément Martin
(Un détail inutile ? Le dossier des peaux tannées : Vendée 1794)

#38911
Pas plus que tous les parfums d'Arabie ne pourront jamais laver le sang de la main de Macbeth, toutes les analyses échoueront à faire comprendre que, précisément, les conventionnels n'ont pas institué un système de terreur, mais qu'ils ont tenté un compromis, avoué publiquement et perdu. Comme tant d'autres gouvernants, ils ont eu recours à la violence, utilisant et canalisant les "hommes de sang" communs à toutes les époques, dont ils n'ont pas réussi à rester maîtres. Véritables boucs émissaires, leurs têtes ont été jetées au peuple et à l'opinion, pour que le virage politique qu'ils s'apprêtaient à prendre soit sanctifier par leur punition.

Jean-Clément Martin
(La Terreur : Part maudite de la révolution)

#38912
Rarement autant sollicité, l'historien apparaît paradoxalement peu écouté. La difficulté à faire entendre sa voix démontre que pour le moins son message apparaît souvent brouillé et/ou placé sur un pied d'égalité avec d'autres voix qui disposent de moyens de diffusion autrement plus puissants et supérieurs, qu'il s'agisse du journaliste, du témoin voire du juge. Finalement, au risque de paraître iconoclaste, il y a matière à s'interroger : la médiation de l'historien est-elle utile (au sens "efficace") ? P. 84

Jean-Clément Martin
(La Vendée et la Révolution)

#38913
La disparition du roi accorde certainement la souveraineté au peuple, mais sans laisser d'espace vacant entre peuple et Assemblée. C'est cette dernière qui, immédiatement, accapare et incarne la légitimité du pouvoir.

Jean-Clément Martin
(L'exécution du roi : 21 janvier 1793)

#38914
A l'intérieur du pays, nombre de contre-révolutionnaires continuaient la lutte dans une clandestinité plus ou moins grande, rassemblant ceux qui exprimaient des sentiments favorables à l'Eglise catholique romaine et à la monarchie, mais leur nébuleuse se partageait entre trois types de monarchie espérées ("absolues", aristocratique ou constitutionnelle), orientant ainsi les militants vers trois directions radicalement différentes sinon antagonistes. P. 179.

Jean-Clément Martin
(La Vendée et la Révolution)

#38915
Insister sur l'ouverture des états généraux le 5 mai 1789, ouverture politique, plutôt que sur le 4, jour de la messe solennelle, n'est pas dénué d'implications, la nation française n'ayant voulu retenir que la date "laïque".

Jean-Clément Martin
(La Vendée et la Révolution)

#38916
Mais la contre-Révolution n'est pas seulement une suite de faits, elle est aussi un état d'esprit, une sensibilité, une culture, une représentation du monde, bref une idéologie.

Jean-Clément Martin
(Dictionnaire de la Contre-Révolution)

#38917
La Vendée est devenue le symbole de la lutte entre la gauche et la droite, la ruralité et la ville, l'archaïsme et la modernité, la région - la petite partie - et la nation - la grande partie -, enfin sans omettre l'harmonie de la campagne active et le désordre de la grande ville industrielle, la liberté de croire et de penser et la tyrannie étatique. P. 169.

Jean-Clément Martin
(La Vendée et la Révolution)

#38918
P. Marambaud, défenseur de la cause vendéenne, étudiant le massacre des Lucs, concluait que la querelle autour du "génocide" était "sans intérêt" et qu'il était inutile d'employer des mots "trop forts", tout en maintenant que génocide ou massacre, "l'épreuve reste la même." P. 67

Jean-Clément Martin
(La Vendée et la Révolution)

#38921
Par la suite, les défaites des soulèvements de 1799, de 1815, surtout de 1832 achèvent de faire de la région-Vendée un espace atypique peuplé de ruraux contre-révolutionnaires poursuivant leurs guerres contre l'Etat moderne. P. 172.

Jean-Clément Martin
(La Vendée et la Révolution)

Seth Messenger : Citations de Jean-Clément Martin

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